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qui est beaucoup plus compréhensive, et qui s’adresse à la science dans son domaine immense et dans toutes ses applications. Cette règle fondamentale prescrit d’observer les faits avant de tenter l’explication des causes, parce qu’il n’y a de théories certaines que celles qui s’appuient sur des observations bien faites. Pour nous, cette recommandation est une banalité ; mais ce n’en était point une au quatrième siècle avant notre ère, en face des sciences telles qu’on les cultivait alors. Placer l’observation avant tout est un axiome tellement évident et reconnu qu’il semblerait assez inutile d’en rappeler l’origine et l’usage. Néanmoins, tant que les Modernes, peu soucieux d’un passé à qui ils doivent tant, s’obstineront à se faire gloire de ce précepte, qui daterait de Bacon soi-disant, il sera bon de réveiller un souvenir qui remonte au génie grec, et qui ne devrait plus lui être contesté, ne fût-ce que pour l’honneur de l’esprit humain, toujours identique à lui-même, et toujours conséquent.

Troisième règle, non moins sûre et non moins féconde que les précédentes : il faut