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non moins vraies, après tant de siècles d’épreuves, qu’au moment même où il les a découvertes et pratiquées.

La première de ces règles, c’est que l’histoire naturelle doit, pour connaître la vie chez les animaux, étudier les fonctions et les organes par lesquels ces fonctions s’accomplissent, et non pas les espèces d’animaux où on les observe. En s’attachant à étudier les espèces, on se perdrait dans le dédale de répétitions, qui deviendraient bientôt aussi obscures que fastidieuses. Si, après Aristote, on interroge à travers les âges les plus célèbres représentants de la science, Galien, Mundino, Vésale, Fallope, Eustachi, Paré, Harvey, Haller, Cuvier, Jean Muller, et, parmi nos contemporains, M. Henri Milne-Edwards, on se convainc que cette règle n’a rien perdu de son empire. Elle résulte de la nature des choses et elle régit souverainement la science, toutes les fois que la science se rend compte d’elle-même, et qu’elle veut prudemment s’enquérir de ce qu’elle fait. Mais pourquoi est-il préférable de choisir les fonctions plutôt que les espèces ? La réponse est bien simple : c’est