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enthousiasme sans bornes. Qu’ils n’en aient eu que des notions insuffisantes et même fausses, qu’ils en aient eu des connaissances plus étendues et plus précises, il n’importe ; tous ont adoré de telles merveilles, qu’ils les rapportassent à la nature ou à toute autre cause. Il n’y a pas d’écrivain plus austère ni plus froid qu’Aristote ; c’est même cette sévérité, aussi naturelle en lui que constante, qui a tant contribué à en faire l’instituteur de l’esprit humain. Eh bien ! Aristote ne peut s’en tenir, et dans le Traité du Ciel comme dans une foule d’autres ouvrages, il s’est exprimé avec une grandeur et une majesté dignes du sujet. Laplace, qui ne fuit pas la sécheresse obligée des mathématiques, et qui s’en fait presque gloire, a dû céder aussi à la splendeur d’un tel spectacle, et vingt fois il a témoigné de son admiration savante pour les lois profondes qui président à cet ouvrage prodigieux. Je passe sous silence les hymnes de Copernic, de Tycho-Brahé, de Képler, les extases de Newton, les adorations d’Euler. Le sentiment est unanime, et ces puissants esprits sont émus tout comme le vulgaire. Pour eux aussi : « Coeli enarrant gloriam Dei  ». La parole de la Bible a été vraie pour les Grecs comme pour nous, pour les anciens comme pour les modernes.

Je regarde aussi ce second point comme accordé que, malgré quelques anomalies et quelques irré- XCIII