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quelqu’indulgence pour nous, commençons à en avoir pour les autres. L’iniquité ne provoque guère la justice ; et il est à présumer que les sévérités qui nous attendent seront en proportion de celles que nous aurons exercées. Au lieu de diviser, par un mépris déplacé, l’histoire de la science en deux époques rivales, il convient bien mieux de n’y voir qu’une continuité qui a des intermittences, mais qui ne cesse jamais. Le moyen âge s’est mis à l’école de la Grèce et de Rome ; l’astronomie de la Renaissance a repris les choses au point où les avait laissées l’astronomie d’Alexandrie. Je ne vois là ni lacune ni différence réelle, si ce n’est dans la quantité ; je vois une seule et même époque de l’esprit humain. Pour trouver la séparation radicale dont on parle, il faut sortir de l’Europe et de notre Occident, et entrer dans cette région de l’Asie, qui est encore aujourd’hui stérile et impuissante comme elle l’a toujours été, attendant peut-être le contact de l’intelligence européenne pour commencer une vie scientifique qu’elle n’a jamais connue.

Afin d’achever cette démonstration qui pourrait déjà sembler assez complète, je cite les deux exemples de la philosophie et des mathématiques ; et je me demande à qui elles peuvent remonter si ce n’est à la Grèce, toutes les fois qu’elles veulent savoir leur histoire et leur origine. Assurément, LXXXVI