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tions que nous avons maintenant à notre usage ; il n’avait pas ces instruments ingénieux, que l’industrie humaine n’a su se créer que dix-sept ou dix-huit siècles plus tard. On peut accorder à Laplace qu’Hipparque était un très grand astronome ; mais il faut que Laplace aussi remonte un peu plus haut qu’Hipparque, et qu’il rapporte aux prédécesseurs de l’astronome de Rhodes une partie des succès qu’il a obtenus. Pour moi, si je prends mon point de départ dans Aristote et le Traité du Ciel, c’est par cet unique motif que nous n’avons ni les ouvrages d’Anaximandre, ni ceux de Pythagore, ni ceux qui peut-être les ont eux-mêmes précédés. C’est dans la Grèce, ce n’est pas à Alexandrie que la science est née, avec l’observation, qu’inspirait d’abord un heureux instinct, mais qui s’appuya bientôt sur la réflexion la plus éclairée et la plus solide[1].

Il n’y a qu’à lire les œuvres d’Aristote et spécialement le Traité du Ciel, la Météorologie, l’Histoire des Animaux et tous les autres ouvrages de cet ordre, pour en être convaincu : non, Aristote ne s’est pas contenté uniquement d’observer ; il a, de plus, recommandé sans cesse la méthode d’observation, LXXVII

  1. Il faut ajouter que, dans la Grèce, il n’y a pas trace d’astrologie, tandis que, chez presque tous les autres peuples anciens, l’astronomie ne s’est jamais élevée plus haut que cette erreur.