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des recueils d’observations ? Et dans les fragments qui nous restent des philosophes antérieurs, que d’observations.ne trouvons-nous pas aussi ?

Tout en admirant beaucoup Pythagore, qu’on connaît si peu et à qui l’on a prêté tant d’idées venues longtemps après lui, Laplace n’attache aucune importance à l’astronomie grecque avant l’école d’Alexandrie ; c’est pour lui « une science purement spéculative, et un amas de frivoles conjectures[1]. » Mais Laplace, si sévère pour des œuvres comme le Timée de Platon et le Traité du Ciel d’Aristote, qu’il n’avait peut-être pas lus avec l’attention nécessaire, dit en propres termes en parlant d’Hipparque : « L’astronomie prit à Alexandrie une forme nouvelle, que les siècles suivants n’ont fait que perfectionner. » Ainsi, Laplace lui-même refuse aux modernes l’invention de la méthode d’observation, en astronomie tout au moins ; et il la fait remonter jusqu’à cette école de science et de philosophie, qui fut transportée de Grèce en Égypte trois siècles avant notre ère. Hipparque observait avec une exactitude que personne peut-être n’a surpassée (150 ans environ avant J.-C.) Seulement, il n’avait pas derrière lui cette abondance d’observa- LXXVI

  1. Exposition du système du monde, Tome 1, pages 265 et 272, édition de 1824.