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nous sommes. Ce n’est pas à des fils et à des héritiers de médire de leurs ancêtres.

J’excuse donc tout à fait, pour ma part, la passion des théories chez les anciens ou chez les modernes, coupables les uns et les autres au même degré.

Mais si nos théories valent mieux que celles des Grecs, et si le système du monde, d’après Copernic et Newton, est très supérieur au système du monde d’Aristote, ce n’est pas du tout que les modernes aient inventé la méthode d’observation, comme ils s’en flattent encore trop souvent. Les anciens ont observé tout comme nous, et ils se sont rendu compte, aussi bien que nous, de ce qu’ils faisaient en observant ; en d’autres termes, ils ont pratiqué et compris la méthode d’observation. Ce n’est pas à la Renaissance qu’on doit cette féconde découverte, la plus essentielle de toutes, parce qu’elle est la condition initiale de toutes les autres, l’observation seule fournissant les faits réels, base de tout l’édifice. Mais j’en atteste aussi un fait de toute évidence ; et je prends pour démonstration irréfutable, le Traité du Ciel lui-même. Qu’on le trouve imparfait, qu’on le trouve plein d’erreurs, soit ; mais il contient une foule d’observations, que ces observations viennent d’Aristote ou de ses prédécesseurs. Ces autres traités d’astronomie qu’il mentionne et qui sont malheureusement perdus, que pouvaient-ils être si ce n’est LXXV