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que la lumière ne peut. nous en arriver qu’en 700,000 ans.

C’est avec les nébuleuses que cesse, non pas l’univers, mais la partie de l’univers qui est visible à l’homme. Au-delà, c’est l’espace infini, dans lequel se meut, en s’y perdant, cette nébuleuse totale composée de tout notre système solaire, de tout notre système sidéral, et de toutes les nébuleuses secondaires que nous avons pu apercevoir et compter. En présence d’un tel spectacle, l’esprit humain n’a qu’un seul mot à dire : O altitudo ! L’homme peut être fier d’avoir jeté un regard assuré sur le bord de cet abîme ; mais il ne peut espérer l’avoir sondé tout entier, et son humilité doit au moins égaler son juste orgueil. Sans doute, il ne s’arrêtera jamais dans cette carrière ; mais il est sûr aussi de n’en pouvoir jamais atteindre le terme ; il n’épuisera pas l’infini.

Tel est, en abrégé, l’ensemble de nos connaissances actuelles sur le monde, qu’Aristote appelait le ciel. Certes, ce serait une grande iniquité que de refuser ou de marchander l’éloge à l’astronomie des modernes ; et quand on compare ce qu’ils savent à ce qu’on savait dans l’antiquité, on ne peut éprouver qu’une admiration profonde. il n’y a pas de science qui puisse se flatter de présenter des résultats plus frappants et plus positifs. Par la nature même de son