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nu, on peut compter cinq à six mille étoiles. Avec le télescope, on en peut compter des millions et des milliards. Si le télescope devient un jour plus fort, comme on peut le croire, on en comptera bien davantage encore. Autant dire que le nombre des étoiles est infini. Si Neptune se meut à plus de onze cent millions de lieues de la terre, les étoiles sont à une bien autre distance. La plupart échappent à toutes nos mesures. La plus rapprochée de toutes, Alpha de la constellation du Centaure, est à huit mille milliards de lieues ; et la lumière, qui franchit 77,000 lieues à la seconde, met trois ans et demi à nous en arriver. La lumière qui vient de Sirius, cette étoile si brillante, ne peut pas faire son voyage en moins de vingt ans ; celle de la Polaire en exige cinquante ; la lumière d’une étoile de la Chèvre parvient à la terre en soixante et douze ans.

A ces distances, la lumière du soleil, déjà si faible même dans Neptune, ne peut arriver aux étoiles ; et puisque les étoiles brillent, c’est qu’elles ont une lumière propre, c’est--à-dire qu’elles aussi sont des soleils.

Il est certain que ces astres, qu’on appelle fixes, par opposition avec les planètes, sont en mouvement comme les planètes elles-mêmes. Seulement les observations que nous pouvons faire sur de tels mouvements, sont beaucoup trop courtes ; deux ou