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LV disposition qui est unique dans l’ordonnance générale des cieux. Mais voici une autre anomalie bien autrement surprenante, et vraiment incroyable ! Tandis que tous les corps de notre monde solaire, sans aucune exception, tournent d’occident en orient, les six ou huit satellites d’Uranus paraissent tourner au contraire d’orient en occident. Ce mouvement extraordinaire a lieu dans des orbes qui sont tous dans un même plan, presque perpendiculaire à l’orbite de la planète et à l’écliptique. Ces six ou huit lunes sont placées à des distances diverses d’Uranus, variant de M mille lieues à 630 mille. La durée de leurs révolutions est de 2 jours et demi à 107[1].

Enfin la dernière des huit planètes, invisible à l’œil nu, est Neptune, que M. Leverrier a découverte voilà vingt ans à peine. C’est par le calcul uniquement, et sans le secours de l’observation que la science a pu affirmer l’existence nécessaire de cette planète ; le télescope l’a, en effet, trouvée un mois après dans la partie du ciel qui lui avait été assignée par une infaillible géométrie. C’est là le triomphe de LVI

  1. Laplace semble ne parler d’Uranus qu’avec la plus grande réserve, comme s’il doutait de l’exactitude des observations d’Herschell ; Exposition du système du monde, Tome I, page 84 et Tome II, page 4.15, édition de 1824. Il ne parle pas de l’anomalie des satellites.