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fait que ces différents corps aient aussi des directions différentes. Cette cause, les uns ont voulu la découvrir dans le vide, plus ou moins considérable, que les corps renferment à leur intérieur ; les autres, dans la forme des corps ; d’autres enfin, dans leur grandeur et leur petitesse. Aucune de ces théories n’est suffisante, selon Aristote ; mais le philosophe, qui les réfute, ne les remplace pas non plus par une meilleure.

Tel est à peu près l’ensemble des idées et des théories exposées dans le Traité du Ciel. Je suis très loin de nier tout ce qu’elles ont d’imparfait ; et j’en ferai sentir d’une manière évidente toutes les lacunes, en montrant l’état actuel de la science. Mais, selon moi, il y a beaucoup plus à admirer qu’à critiquer dans ce système, qui a plus de deux mille ans de date ; et je regretterais vivement que ce système ne nous eût pas été conservé, de même que je regrette non moins vivement la perte des ouvrages spéciaux d’astronomie qu’Aristote avait pu composer. N’oublions pas que cette doctrine, avec toutes ses imperfections, a triomphé dans l’astronomie grecque par Hipparque et Ptolémée, et qu’il faut arriver jusqu’au milieu du XVIe siècle pour qu’une hypothèse nouvelle découvre enfin le vrai système du monde.

Aujourd’hui, voici comment ce système nous ap- XXXIX paraît