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et en Chypre, et qu’on ne voit plus dans les contrées septentrionales. Certains autres, au contraire, qu’on voit constamment dans les contrées du nord, se couchent quand on les considère dans les contrées que je viens de nommer. Ceci démontre non seulement que la forme de la terre est sphérique, mais encore que cette sphère n’est pas très développée ; car, autrement, on ne verrait pas de tels changements pour un déplacement si petit. » Aristote en conclut qu’on n’a pas tort de croire qu’il n’y a qu’une seule mer, depuis les colonnes d’Hercule jusqu’à l’Inde ; et il rappelle que des mathématiciens ont déjà essayé de mesurer la circonférence terrestre, et qu’ils l’ont portée à quarante fois dix mille stades. « Même avec ces dimensions, qui sont beaucoup trop fortes, comme on le sait aujourd’hui, le philosophe estime que cette masse n’est pas fort grande, comparativement à celle des autres astres[1].

Une fois redescendu sur la terre, Aristote s’y arrête peut-être un peu plus longuement qu’il ne convient dans un Traité du ciel, et il consacre tout un livre à la théorie des quatre éléments et à la consti- XXXVII

  1. Il convient de rappeler ici que ces arguments en faveur de la sphéricité de la terre sont encore ceux dont se sert le science moderne ; voir Laplace, Exposition du système du monde,Tome I, pages 6, 46 et 100, édition de 1824.