deux autres classes de corps ; et il se trouvera qu’en traitant de ces objets, nous aurons étudié du même coup la production et la destruction des choses.
§ 2[1]. En effet, ou la production n’existe pas du tout, ou elle existe uniquement dans ces éléments dont nous parlons, et dans les corps que ces éléments composent. Aussi, le premier point peut-être qu’il faut examiner, c’est de savoir s’il y a ou s’il n’y a pas de production réelle. Les philosophes qui se sont, avant nous, occupés de trouver la vérité à cet égard, ont combattu les principes que nous soutenons ici, de même qu’ils se sont mutuellement combattus. Ainsi, les uns ont affirmé qu’il n’y a ni production ni destruction ; et ils ont prétendu que rien ne naît ni ne meurt, et que c’est là une simple apparence, dont nous sommes les dupes. Telle est notamment l’opinion de Mélissus et de Parménide. Mais tout en ne laissant pas que de dire de fort bonnes choses sur bien des sujets, ils n’ont pas assez parlé en physiciens, il faut bien le reconnaître ; car soutenir qu’il y a des êtres incréés et absolument immobiles,
- ↑ Dont nous parlons, et dans les corps, le texte n’est pas aussi formel. — S’il y a ou s’il n’y a pas de production, ces questions sont reprises dans le traité spécial De la Production et de la destruction, livre I, ch. 3. — Qu’il n’y a ni production ni destruction, c’est l’unité et l’immobilité de l’être. — Dont nous sommes les dupes, le texte n’est pas aussi formel. — De Mélissus et de Parménide, voir la réfutation étendue de leur système dans la Physique, livre 1, ch. 2 et suiv., p. 433 et suiv. de ma traduction. — L’objet d’une science différente, voir la même pensée dans la Physique, livre 1, ch. 2, § 3, p. 434 de ma traduction. — Des natures immuables, le texte n’est pas aussi précis. — Aux objets des sens…. aux êtres immuables, même remarque. J’ai suivi le sens adopté par Simplicius. C’est d’ailleurs un assez grand éloge adressé à Mélissus et à Parménide ; et dans la Physique, ils ne sont pas traités aussi favorablement.