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du pôle, qui est au milieu. Or, que cela soit impossible, c’est ce qu’on verra tout d’abord en remarquant que, dans l’hypothèse de son mouvement, soit qu’on la suppose hors du centre, soit qu’on la place au centre, il faut toujours nécessairement que ce mouvement soit pour elle un mouvement forcé ; car ce n’est pas là le mouvement propre de la terre elle-même, puisqu’alors chacune de ses parties devrait avoir aussi ce même mouvement. Or, on peut voir que, dans l’état présent des choses, tous les corps graves, sans exception, sont portés et descendent en ligne droite vers le centre. Il n’est donc pas possible que ce mouvement soit éternel, du moment qu’il est forcé et contre nature, tandis qu’au contraire l’ordre du monde est évidemment éternel. J’ajoute que tous les corps qui sont emportés par le mouvement circulaire, paraissent retarder dans leur course et avoir plus d’un mouvement de translation, [297a] si l’on en excepte la première sphère. Par suite, il faudrait nécessairement que la terre aussi