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suppose avoir tout ensemble une soif et une faim très vives, mais qui, éprouvant ces deux besoins avec une intensité égale, s’abstiendrait également de boire et de manger, parce qu’il serait nécessairement forcé de rester immobile et en repos entre ses deux besoins. Nos philosophes devraient donc rechercher aussi pourquoi le feu s’arrête aux extrémités. Mais on pourrait s’étonner encore qu’on cherchât la cause de l’immobilité de ces corps, et qu’on ne cherchât pas par quelle cause, dans la tendance naturelle des corps divers,- l’un est emporté en haut, tandis que l’autre se dirige vers le centre, du moment que rien ne les en empêche.

§ 23. En soi, cette théorie n’est donc pas vraie, ou du moins tout ce qu’elle a de vrai indirectement, c’est qu’il y a nécessité que tout corps reste immobile au centre, quand le mouvement ne lui convient pas plus dans un sens que dans l’autre. Mais d’après ce raisonnement même, le corps ne devrait pas demeurer immobile en place ; et il faudrait, au contraire, qu’il eût un mouvement, non pas il est vrai dans sa totalité, mais par fragments et par morceaux.