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§ 15. Toutefois, en supposant que la rotation n’empêche pas la terre de tomber et que sa largeur ne l’en empêche pas davantage, mais que l’air vienne à s’écouler en dessous, dans quel sens la terre sera-t-elle alors naturellement portée ? C’est par force qu’elle est poussée vers le centre ; c’est par force qu’elle y est retenue immobile. Mais il faut bien nécessairement qu’elle ait un mouvement naturel. Est-elle donc en haut, ou est-elle en bas ? En un mot, dans quels lieux peut-elle être ? Car de toute nécessité elle doit avoir quelque mouvement de ce genre. Or, si elle ne va pas plus en bas qu’en haut, et si l’air qui est en haut n’empêche pas l’ascension de la terre en haut, celui qui est sous la terre ne peut pas empêcher davantage le mouvement de la terre en bas ; car il faut que les mêmes causes produisent les mêmes effets pour les mêmes corps.

§16. On pourrait encore faire cette autre objection à Empédocle, et lui demander : « Lorsque les éléments se tenaient séparés et isolés par l’action de la Discorde, quelle a été