Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/317

Cette page n’a pas encore été corrigée

repose également sur quelque chose. [295a] Mais en outre, de même que l’air est plus léger que l’eau, l’eau est aussi plus légère que la terre ; et par suite, comment admettre qu’un corps qui naturellement est plus léger, soit placé et s’arrête au-dessous d’un corps plus lourd ? Ajoutez que, si toute la terre peut naturellement reposer sur l’eau, il faut évidemment aussi que chacune de ses parties isolées puissent y surnager également ; mais il n’en est point ainsi dans l’état présent des choses, et une partie quelconque de la terre mise sur l’eau descend aussitôt au fond, et elle y est portée d’autant plus vite qu’elle est plus grosse.

§ 9. Ainsi, nos philosophes me font l’effet de n’avoir avancé, dans la solution du problème, que jusqu’à un certain point ; mais il n’ont pas su aller jusqu’où l’on peut. C’est que nous avons tous en effet l’habitude assez mauvaise de nous appliquer moins à comprendre la chose en elle-même qu’à réfuter ceux qui nous contredisent ; et quand on ne fait de recherches qu’à soi seul, on va jusqu’à ce qu’on arrive à ne plus pouvoir se faire d’objections à soi-même. Aussi, pour faire une étude complète et vraiment sérieuse, on ne doit s’arrêter qu’aux objections qui