beaucoup de choses, comme il fait aussi certaines choses en vue de certaines autres. Mais pour l’être qui est souverainement parfait, il n’a plus aucun besoin d’action ; car il est précisément à lui-même sa propre fin. Or, l’action suppose toujours deux termes, le but final qu’on poursuit, et le moyen qu’on emploie pour y parvenir. Les autres animaux ont moins d’action que l’homme ; et quant aux plantes, elles n’ont qu’une fort petite action, ou peut-être même n’en ont-elles qu’une seule.
§ 5. En effet, il peut y avoir ou une fin unique que l’on peut atteindre, ainsi que l’homme atteint la sienne ; ou bien même tous les intermédiaires, quelque nombreux qu’ils soient, sont indispensables pour mener au bien suprême. Ici on a ce bien parfait, et on le possède à plein ; là on y tend, et l’on en approche avec peu de peine et de moyens ; ailleurs, au contraire, il en faut beaucoup ; parfois on n’essaye même pas d’y parvenir, et l’on se contente d’approcher du dernier terme.
§ 6. Par exemple, si c’est la santé qui est le but qu’on se propose, il y a tel corps qui est toujours en pleine santé ; tel autre doit maigrir pour se bien porter ; tel autre doit courir et maigrir tout ensemble ; tel autre encore doit prendre quelque précaution préalable, en vue de cette course qu’il doit faire ; et par conséquent, il y a une grande