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Non seulement, continue Aristote, nous n’entendons rien de ce bruit prétendu ; mais de plus, ce bruit, s’il était réel, serait d’une force incalculable ; il mettrait la terre en pièces, puisque le simple bruit du tonnerre, qui n’est rien en comparaison, suffît « pour rompre les pierres et les corps les plus durs. » Il faut donc reléguer ces hypothèses Pythagoriciennes, avec tant d’autres qui ne sont pas plus exactes. quitter. On pourrait bien supposer que le ciel et les astres sont immobiles ; mais comme la terre l’est aussi, d’après notre hypothèse, il s’ensuivrait « qu’aucun des phénomènes que nous observons ne pourrait plus se produire tels que nous les voyons. » Chacun des astres décrit son cercle journalier ; et sa course est plus ou moins étendue selon la position constante qu’il garde dans l’ensemble du ciel, qui seul est dans un mouvement distinct.

« Oui, il est bien vrai que tous les corps qui ont un mouvement propre, font du bruit en se déplaçant et qu’ils frappent un certain coup dans l’air ; mais les corps retenus et enchaînés dans un système qui est lui-même en mouvement, et qui y sont compris comme les parties diverses le sont dans un même bateau, ces corps-là ne peuvent jamais faire de bruit, pas plus que le bateau n’en fait quand il est en mouvement sur la rivière. »

Pour Aristote, c’est là ce que sont les astres relativement au ciel, qui les entraîne dans le mouvement qu il possède exclusivement.

Cependant, tout en repoussant cette harmonie imaginaire, qui n’est après tout qu’une métaphore, Aristote est très loin de méconnaître que les astres