Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/243

Cette page n’a pas encore été corrigée

ces dimensions doivent se retrouver naturellement, toutes sans exception, dans les corps complets. Le haut est le principe de la longueur ; la droite est le principe de la largeur ; et le devant le principe de la profondeur. J’ajoute encore une autre considération, et c’est celle des mouvements ; car j’appelle principes des mouvements les points d’où les mouvements partent et commencent primitivement, pour les êtres qui en sont doués. Par exemple, c’est d’en haut que vient le mouvement d’accroissement ; c’est de la droite que vient le mouvement dans l’espace ; et c’est de devant que vient le mouvement de nos sens ; car j’entends par le devant l’endroit où les sens sont placés.

§ 3[1]. Ainsi donc, il ne faudrait pas vouloir trouver dans tout corps quelconque le haut et le bas, la droite et la gauche, le devant et le derrière. Ces directions sont distinctes seulement dans les corps animés, qui ont en eux

    texte dit simplement : « le devant et l’opposé. » — Dans les corps complets, la suite prouve qu’il faut entendre par là les corps vivants et animés. — Le haut est le principe de la longueur, il aurait mieux valu dire : « De la profondeur. » — Le devant est le principe de la profondeur, cela ne se comprend pas bien ; et le devant serait plutôt le principe de la longueur. Mais ceci n’a presqu’aucune importance. — Qui en sont doués, tous les êtres n’ont pas toutes les espèces de mouvements ; les plantes, par exemple, n’ont que les mouvements d’accroissement et d’altération. — C’est d’en haut que vient le mouvement d’accroissement, il vaudrait mieux dire : « D’en bas, » au lieu « D’en haut. » Mais Aristote ne prend qu’un seul terme dans chacune des doubles séries. — Le mouvement de nos sens, j’ai conservé l’indécision et l’obscurité du texte. Ce troisième genre de mouvement devrait être l’altération, comme dans la Physique ; livre V, eh. 3, 5ä t et suiv., page 287 de ma traduction, et passim. — L’endroit où les sens sont placés, Simplicius n’a donne aucune explication de ce passage, qui cependant n’est pas assez clair.

  1. § 3. Dans tout corps quelconque, soit animé, soit inanimé. — Qui ont en eux le principe du mouvement,