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c’est la circonférence extrême du ciel, parce qu’au-delà il n’y a rien. Les révolutions éternelles et régulières du ciel mesurent la vie et la durée de tous les êtres, qui participent plus ou moins à cette éternité. Il n’y a que le divin qui ne meurt ni ne change. Dieu donne le mouvement et ne le reçoit pas ; car il faudrait, pour qu’il le reçût, qu’il y eût quelque chose de plus fort et de plus puissant que lui. « Il est tout à fait conforme aux lois de la raison, dit Aristote, que le divin se meuve d’un mouvement qui ne s’arrête jamais ; et tandis que toutes les choses qui sont mues s’arrêtent quand elles sont arrivées à leur lieu propre, c’est éternellement, pour le corps à mouvement circulaire, un seul et même lieu que le lieu d’où il part et le lieu où il finit. »

Aristote rappelle ici une question difficile et profonde. Le ciel a-t-il été créé ? A-t-il commencé un jour à devenir ce qu’il est ? Ou bien a-t-il été, de toute éternité, ce que nous le voyons ? Sur ce grand problème, Aristote interroge ses prédécesseurs, entre autres, Empédocle, Héraclite, et Platon dans le Timée. Tous ont cru qu’à un certain moment donné, le monde a commencé d’être ce qu’il est, en d’autres termes, qu’il a été créé. La seule différence entre ces philosophes, c’est que les uns affirment que le monde, une fois organisé, restera