ceux-là. Ce corps doit être simple et parfait, ainsi que le mouvement qui l’anime.
Pour étudier le corps doué du mouvement circulaire et différent de tous ceux que nous connaissons, c’est à la raison, selon Aristote, qu’il faut s’adresser. Ce corps, quelle que soit d’ailleurs son essence, ne peut avoir ni pesanteur ni légèreté, comme en ont tous les autres corps sans exception. S’il était pesant, il se dirigerait en bas comme tous les graves ; s’il était léger, il se dirigerait en haut comme tous les corps ignés. Le corps à mouvement circulaire n’est donc ni léger ni pesant, puisqu’il ne se dirige ni en haut ni en bas ; aucune de ses parties ne peut être non plus ni légère ni pesante. Il s’ensuit que ce corps est unique en son espèce. Il ne peut pas subir la moindre altération ; il ne croît ni ne décroît ; il est impérissable et éternel, de même qu’il est absolument immuable[1].
Voilà, d’après Aristote, ce que dit la raison. Mais les faits eux-mêmes, ajoute-t-il, se chargent de vérifier ces principes théoriques. Le philosophe invoque ici le témoignage unanime des peuples et celui des siècles écoulés. Le corps à mouvement circulaire,
- ↑ Laplace s’est prononcé aussi pour la stabilité du système du monde, par d’autres raisons, mais non pas plus énergiquement ; Exposition du système du monde, Tome II, pages 40 et 396, édition de 1824.