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TRAITÉ DU CIEL.

ligne qui a une limite soit infinie[1], si ce n’est dans le sens de sa longueur, de même il est impossible que la surface, qui a également une limite, soit non plus infinie. Lors donc qu’une grandeur est déterminée[2], elle ne peut plus dès lors être infinie d’aucune façon ; par exemple, un quadrangle, un cercle[3], ou une sphère, pas plus que la grandeur qui a un pied de dimension, ne saurait être davantage infinie. Si donc le quadrangle et la sphère[4] ne sont pas infinis, le cercle ne l’est pas davantage. Or si le cercle n’existait pas, le mouvement circulaire ne pourrait pas exister non plus ; et de même, si le cercle n’est pas infini, il n’y a pas non plus de mouvement circulaire infini. Mais si le cercle n’est pas infini, il n’est pas possible davantage qu’il y ait un corps infini qui se meuve circulairement[5].

§ 8. Soit encore C le centre[6], la ligne AB infinie, et que E soit infinie en tant que droite. CD, qui est la ligne en mouvement, ne se séparera jamais de la ligne E ; mais

  1. Il semble qu’il y a ici une contradiction jusque dans les termes, et que ce soit là une vérité par trop évidente.
  2. Même observation.
  3. En effet qui dit figure, dit limite et détermination, par cela même.
  4. Il y a quelque redondance dans tous ces développements.
  5. Ou plutôt il est impossible que le corps qui se meut circulairement, soit infini.
  6. Cinquième argument pour démontrer que le corps qui se meut circulairement, ne peut pas être infini. La figure qui serait à tracer, d’après les explications de Simplicius, serait la suivante : Un cercle ; le centre C ; une ligne infinie dans les deux sens et passant par le centre, AB ; une autre ligne également infinie E, qui ne passe pas le centre ; CD, ligne menée du centre, et par conséquent finie de ce côté et infinie de l’autre. Elle touche la ligne infinie E au point F ; et comme cette ligne E est infinie, CD ne pourra la parcourir ; par suite, elle ne pourra jamais accomplir un mouvement circulaire et fermé.