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LIVRE I, CH. V, § 7.

ligne qui est en repos, plus vite que la ligne qui serait mue d’un mouvement contraire ; il suffit de supposer que les deux lignes, qui se meuvent en sens contraire, n’ont qu’un mouvement fort lent, et que celle qui se meut à la rencontre de la ligne en repos, a un mouvement beaucoup plus rapide qu’elle. Ce n’est pas une objection à ce raisonnement que de dire que le mouvement est parallèle à une ligne en repos, puisque la ligne A, qui est mue, peut être animée d’un mouvement plus lent comparativement à B, qui est aussi en mouvement. Si donc le temps, que met à se dégager[1] une ligne finie qui est en mouvement[2], est un temps infini, il est nécessaire aussi que le temps où la ligne infinie s’est mue suivant la ligne finie soit infini également. Donc, il est impossible[3] que l’infini se meuve du tout ; car pour peu qu’il se mût, il faudrait que le temps où il se meut[4] fût infini. Or, le ciel accomplit sa marche tout entière et sa révolution circulaire dans un temps fini[5], de telle sorte qu’il parcourt toute la ligne qui est en dedans du cercle, telle que serait la ligne finie AB[6]. Donc il est impossible que le corps qui a le mouvement circulaire[7] soit jamais infini.

§ 7. De plus[8], de même qu’il est impossible qu’une

  1. Voilà la partie essentielle de la démonstration.
  2. Parallèlement à une ligne infinie. — Suivant la ligne finie, ou parallèlement à une ligne finie.
  3. Conclusion de cette longue démonstration.
  4. J’ai ajouté ces mots.
  5. C’est-à-dire dans les vingt-quatre heures.
  6. Représentant la partie intérieure d’une circonférence.
  7. Le texte est moins explicite.
  8. Quatrième argument pour démontrer que le corps qui a le mouvement circulaire, ne peut pas être infini.