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TRAITÉ DU CIEL.

marche du corps à mouvement circulaire[1] a un commencement, il doit y avoir aussi un commencement pour ce mouvement même[2] ; et par conséquent encore, il y a un commencement à la grandeur qui a été en marche. Ceci peut d’ailleurs également s’appliquer à tout autre mouvement que le mouvement du ciel[3]. Soit donc une ligne infinie ACE[4], et qui soit infinie dans un des deux sens en E[5], tandis que la ligne représentée par BB est infinie dans les deux sens. Si la ligne ACE décrit un cercle, en partant du centre C, qu’elle traverse[6], la ligne ACE[7] sera dans

  1. Le texte n’est pas tout à fait aussi formel ; j’ai dû le préciser, d’après les explications de Simplicius et des autres commentateurs.
  2. Il a été démontré dans la Physique, livre VI, ch. 5, § 1, tome II, page 362, de ma traduction, que le temps, le mouvement et le mobile étaient trois termes corrélatifs, dont l’un ne peut changer sans que les autres n’éprouvent aussi des changements analogues et proportionnels. C’est en partant du temps qu‘Aristote prouvera que le corps à mouvement circulaire doit être nécessairement fini, puisque le temps qui mesure sa course est fini lui-même.
  3. Ici encore le texte est beaucoup moins précis que ma traduction.
  4. D’après les explications que donne Simplicius, voici la figure qu’il conviendrait de tracer : Soit un cercle, dont le centre est C. Le point A est sur la circonférence, et le point E indique que la ligne du centre est infinie en ce sens. Plus loin, une sécante parallèle au rayon CA coupe la circonférence en deux points, sans passer par le centre ; et les deux lettres BB qui la désignent indiquent qu’elle est infinie dans l’un et l’autre sens. C’est la figure qui, de l’antiquité, a été transmise à la Scholastique, et qu’on peut trouver à peu près telle que je la donne ici dans les œuvres de Saint-Thomas et d’Albert.
  5. Le centre C serait alors la terre immobile, et le point E indiquerait la partie du Ciel où se passe la révolution des astres.
  6. Le texte dit précisément : « coupant à un moment donné, » et peut être eût-il mieux valu traduire : « et devenant sécante à un certain moment. »
  7. Peut-être vaudrait-il mieux dire : « la ligne CAE, » selon la disposition des lettres, dans la figure.