Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/152

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
30
TRAITÉ DU CIEL.

faut nécessairement que le composé résultant de corps simples[1] soit fini également ; car le composé qui est formé de parties limitées en nombre et en grandeur, doit être lui-même limité en nombre et en grandeur ; et sa grandeur devra être proportionnelle au nombre des parties qu’il contiendra. § 3. La question revient ainsi à savoir[2] si quelque corps simple peut être infini[3] en grandeur, ou si cela est impossible. Après avoir traité[4] du premier des corps[5], nous verrons ce qu’il en est pour le reste des corps autres que celui-là. Ce qui nous prouvera tout d’abord que le corps qui a le mouvement circulaire doit être absolument fini, c’est qu’en effet, si le corps mû circulairement était infini, les lignes abaissées du centre[6] seraient infinies[7] ; et la distance entre ces lignes infinies serait infinie comme elles. Quand je dis la distance de ces lignes, j’entends la distance en dehors de laquelle[8] il ne serait plus possible de trouver une grandeur qui touchât encore ces lignes. Il faut donc nécessairement que cette distance soit infinie[9] ;

    § 5, p. 40 de ma traduction. Les corps simples sont les quatre éléments, dont aucun ne peut être infini.

  1. J’ai ajouté ces mots pour que la pensée fût plus claire.
  2. Le texte n’est pas tout à fait aussi précis.
  3. Voir la Météorologie, livre I, ch. 3, § 5, p. 40 de ma traduction.
  4. Dans ce qui va suivre.
  5. C’est-à-dire du cinquième élément, l’éther, ou le Ciel.
  6. Le centre du monde est la terre ; et les lignes abaissées du centre seraient celles qui, de la terre, iraient jusqu’aux extrémités du Ciel.
  7. En longueur tout aussi bien qu’en nombre.
  8. Cette expression n’est pas très-nette ; mais c’est celle même de l’original, que je n’ai pas cru devoir changer. Voir la définition de l’infini dans la Physique, livre III, ch. 6, t. I, p. 96 de ma traduction.
  9. Si l’on suppose les lignes abaissées du centre prolongées à l’infini.