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Le Traité du Ciel est si bien ce que nous entendons par le système du monde, qu’Aristote lui-même renvoie plusieurs fois le lecteur à ses traités particuliers d’astronomie. Il distinguait, absolument comme nous pourrions le faire, la théorie générale, qui est arrivée jusqu’à nous, et les observations de détail sur lesquelles il voulait l’appuyer et qui malheureusement ont péri. Nous n’aurons donc pas précisément, dans le Traité du Ciel, de l’astronomie du genre de celle que nous trouvons dans Ptolémée ; mais toute proportion gardée, c’est l’entreprise de Newton et de Laplace ; c’est-à-dire, un résumé de l’ensemble des phénomènes, avec une théorie de la pesanteur et du mouvement.

Afin de dénaturer le moins possible la pensée du philosophe, je la suivrai fidèlement pas à pas. La composition du Traité du Ciel, n’est ni très régulière ni très bien ordonnée, défaut commun de plusieurs autres ouvrages auxquels Aristote, enlevé par une mort violente, n’a pu mettre la dernière main [1]. Mais quelle que soit cette composition, en voici l’analyse.

La science de la nature, dit Aristote en débutant,

  1. Je me borne au Traité du Ciel, et je laisse de coté la Métaphysique, la Physique, la Météorologie, etc., d’où l’on pourrait tirer beaucoup de rapprochements ; mais ils m’auraient entraîné trop loin de mon sujet.