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LIVRE I, CH. III, § 4.

sens identiquement, il en résulte d’abord que le corps qui se meut circulairement ne doit avoir ni légèreté ni pesanteur ; car alors il pourrait être porté vers le centre selon sa nature, ou s’éloigner naturellement du centre. En second lieu, il en résulte qu’il est impossible qu’une partie de ce corps ait un mouvement quelconque dans l’espace, attirée qu’elle serait soit en haut soit en bas. Ce corps ne peut recevoir aucun autre mouvement que le mouvement circulaire, soit selon sa nature soit contre sa nature, ni pour lui-même ni pour aucune de ses parties ; car le raisonnement qui est applicable pour le tout l’est aussi pour une des parties de ce tout.

§ 4. Il n’est pas moins conforme à la raison[1] de supposer que le corps doué du mouvement circulaire est incréé, qu’il est impérissable, et qu’il n’est point susceptible d’accroissement ni de changement, parce que tout ce qui naît vient d’un contraire[2] et d’un sujet préalable, et que tout ce qui se détruit se détruit également dans un sujet qui existe préalablement, et par un contraire qui passe au contraire opposé, ainsi que cela a été établi dans nos premières

    de ses parties soumise à un autre mouvement que celui dont il est animé lui-même. » Je ne soutiens pas que cette argumentation soit très-solide ; mais il me semble certain que c’est celle qui ressort du texte. — Le corps qui se meut circulairement, l’original n’est pas aussi précis. — Car alors il pourrait… avoir un mouvement en ligne droite qui lui serait naturel, et il serait porté soit en haut soit en bas, selon qu’il aurait légèreté ou pesanteur. — Que le mouvement circulaire, j’ai ajouté ce développement pour compléter la pensée. — Ni pour aucune de ses parties, cette phrase m’a permis de préciser un peu davantage ma traduction, quand j’ai dit un peu plus haut : « Il est impossible qu’une partie de ce corps, etc. »

  1. C’est un argument logique, mais qui pour cela n’en a pas moins de force.
  2. Voir la Physique, liv. I, ch. 7, § 9, tome I, page 465 de ma traduction, et les chapitres suivants.