sont ainsi portés dans la circonférence qu’ils décrivent[1] par un mouvement qui est contre leur nature, il est fort étonnant et même complètement incompréhensible[2] que ce mouvement qui est le seul mouvement continu et éternel[3], soit contre nature ; car partout ailleurs les choses qui sont opposées aux lois de la nature paraissent bien rapidement détruites. Si donc le corps qui a ce mouvement extraordinaire est du feu, comme on le prétend[4], ce mouvement est pour le feu tout aussi peu naturel que pourrait l’être pour lui le mouvement en bas ; car nous pouvons observer que le mouvement du feu part du centre[5] pour s’en éloigner en ligne droite.
§ 13. La conclusion assurée qu’il faut tirer de tout ceci, c’est que, outre les corps qui sont ici-bas et autour de nous, il y en a un autre[6] tout à fait isolé, et dont la nature est d’autant plus relevée qu’il s’éloigne davantage de tous ceux d’ici bas.
- ↑ Le texte n’est pas tout à fait aussi formel.
- ↑ Ou plutôt contraire aux lois de la raison.
- ↑ Voir la démonstration de cette théorie dans la Physique, livre VIII, ch. 14, tome II, page 553 de ma traduction.
- ↑ C’est Anaxagore, qui identifiait le ciel ou l’éther avec le feu. Voir la Météorologie, livre I, ch. 3, § 4, page 9 de ma traduction.
- ↑ Voir la Physique, livre II, ch. 1, § 9 et livre V, ch. 9, § 16, tome II, pages 4 et 336 de ma traduction.
- ↑ Voir la Météorologie, livre I, ch. 2 et 3, pages 4 et suiv. de ma traduction. Cet autre élément est celui qui enveloppe le monde sublunaire où nous sommes, c’est-à-dire le ciel ou l’éther. Voir sur toutes ces diverses théories la Physique, livre IV, ch. 7, § 10, tome II, page 180 de ma traduction.