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autorité suffisante ; et ce serait être par trop méticuleux que de craindre d’imiter l’auteur de la théorie de la gravitation. Pour ma part, je ne me résigne pas à faire de l’astronomie une science stérile dans l’interprétation générale des choses ; et je tâcherai d’en faire sortir quelques conclusions qui en dépasseront le domaine, mais qui, pour cela, n’en seront ni moins sûres ni moins graves.

Je ne dirai rien de ce qui a précédé Aristote. Ce n’est pas que je ne tienne le plus grand compte des travaux antérieurs, dans l’École de Pythagore, dans l’École d’Ionie, dans l’École de Platon, etc., etc. Aristote, en discutant les opinions de ses prédécesseurs, nous prouve assez le cas qu’il en faisait. Nous aurions aujourd’hui bien tort d’être moins équitables que lui. Mais comme il s’agit ici, non de la part qui lui revient personnellement, mais de l’état où était la science entre ses mains, il convient de laisser de côté des théories que nous ne connaissons que par fragments. Sans les citations qui en ont été faites plus tard, nous ne saurions pas même qu’elles ont existé. Ni les Pythagoriciens, ni les Ioniens ne se présentent à nous avec un ouvrage complet. Quant au Timée de Platon, il contient tant de questions diverses, outre le système du monde, que je ne crois pas devoir le faire figurer dans cette revue, dont Aristote sera tout le fondement.