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Les objets qu’elle considère sont d’une grandeur incomparable ; le temps et l’espace, les mouvements et les forces y prennent des proportions inouïes ; si quelque part l’homme se sent en présence du divin, c’est bien là, sous les formes les plus palpables et les plus saisissantes. Il aborde ces phénomènes prodigieux avec une sorte de respect et de, terreur sainte, qu’on ne sent que devant Dieu. Pour trouver un spectacle à la fois plus majestueux et plus touchant, l’homme doit sortir du monde matériel et entrer dans le monde intelligible et moral, où sa raison et sa conscience lui préparent encore de plus grands étonnements. Mais dans les sciences naturelles, il n’en est pas une qui ose rivaliser avec l’astronomie et lui disputer le premier rang. Comment peut-il donc se faire que l’astronomie en arrive à ce point de méconnaître Dieu ? N’est-ce pas la plus aveugle et la plus étrange des contradictions ? Était-ce donc la peine de tout refuser aux sens, de tout donner à la raison sous la forme du calcul, pour ôter en définitive à la raison, le seul fondement sur lequel elle s’appuie, comme le reste de l’univers ?

Pour moi, j’ai une opinion toute contraire sur l’astronomie ; et plein de reconnaissance pour les enseignements qu’elle nous procure, je la remercie de nous en avoir tant appris sur les œuvres de Dieu. Toutefois je crois qu’à cette première leçon elle peut CXV