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vrai et de définitif dans la science que les idées, à la suite et au-dessus des phénomènes. L’astronomie ne lui semble une science aussi parfaite que parce qu’elle est arrivée à se fonder sur un seul principe, celui de la gravitation, résultat dernier de toutes les observations, et explication supérieure de laquelle découlent tous les faits particuliers. Mais la gravitation, il l’a dit lui-même, n’est qu’un concept ; et en effet, elle ne peut être que cela, en dehors de la réalité où elle est engagée, et où notre intelligence l’a enfin découverte, sans l’y avoir mise.

Sans doute, l’astronomie est dans son droit quand elle repousse les considérations de cet ordre. Mais elle a beau faire ; elle ne peut pas s’en abstenir absolument, comme nous le montre l’exemple même de l’auteur de la Mécanique céleste. Laplace ne fait pas seulement des hypothèses ; il va plus loin, et il désapprouve Newton d’avoir rapporté à une intelligence toute puissante le principe et l’origine du mouvement. Or, c’est là une usurpation qu’on ne peut permettre à l’astronomie ; qu’elle se taise, si elle le veut, sur la cause première ; le silence pourrait être regardé de sa part comme un devoir et une prudence scientifique. Mais du moment qu’elle se risque à exprimer une opinion, et surtout une opinion négative, il est tout simple que les opinions opposées lui rappellent pour leur propre défense, et peut-être CXII