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et rattachent le monde où nous vivons au monde intelligible d’où le nôtre relève. Sous une autre forme, c’est ce que dit le bon sens par la bouche de voltaire

« L’univers m’embarrasse ; et je ne puis songer Que cette horloge existe et n’ait pas d’horloger. »

Croire que cette horloge s’est faite toute seule, c’est revenir, par une autre voie, au hasard, que Laplace lui-même a proscrit aussi énergiquement qu’Aristote le faisait deux mille ans avant lui. Maintenant, qu’est-ce que cette intelligence qui se manifeste par des œuvres si prodigieuses ? C’est une question qui est réservée à la philosophie et à la métaphysique, sans oublier ni exclure les religions. Je ne veux pas m’écarter à ce point de l’astronomie ; et je me limite à quelques considérations qui ressortent avec évidence du système du monde, tel que nous venons de le parcourir.

L’homme, par son intelligence, est plus noble que le monde, parce qu’il comprend le monde, au moins en partie, et que le monde ne le comprend pas. Il n’y a pas là de vanité ; ce n’est qu’un juste témoignage rendu par la raison à la vérité et non point à notre orgueil. Mais tout grand qu’est l’homme par rapport au monde, une pensée