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de l’état actuel du système. solaire ; elle ne donne pas la cause primitive, comme le disait Laplace. Elle résout une question secondaire assez complètement peut-être ; elle ne résout pas la question essentielle, la question fondamentale. Qui a fait ces lois régulatrices des mondes ? Est-ce le hasard ? Est-ce l’intelligence ?

Vraiment, il ne semble pas possible que la réponse soit un instant douteuse. Oui, c’est l’intelligence, et l’intelligence toute-puissante qui a fait et qui a ordonné tout cela. Aux raisons mathématiques qu’en donnent le calcul des probabilités et l’astronomie, j’en ajoute une autre qui me paraît bien autrement décisive.

Ce n’est pas l’intelligence de l’homme qui fait précisément les mathématiques et les sciences, en général ; mais c’est elle qui les comprend. Les théorèmes de la mécanique qui nous servent à expliquer le système du monde, ne sont pas des inventions de notre esprit ; bien que ce soit lui qui les conçoive, il les retrouve dans la réalité qu’il observe et qui lui en a suggéré la première idée. Les faits extérieurs ne valent donc, pour nous, qu’autant qu’ils sont intelligibles, et si notre intelligence ne s’y reconnaissait pas, on peut dire qu’ils seraient absolument pour elle comme s’ils n’étaient point. Eh bien ! je le demande : comment pourrait-il se faire que l’intelli-