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CIII. Voilà ma première remarque.

La seconde c’est que les comètes, non plus ne paraissent pas être ce que l’on croit, quand on les prend pour de petites nébuleuses errant de systèmes en systèmes solaires, et quand on les compose aussi « de la matière répandue avec tant de profusion dans l’univers. » On ne sait rien précisément de la matière des comètes, et parfois leur chevelure même est si diaphane qu’on aperçoit les étoiles au travers. Mais a-t-on jamais observé que cette matière des comètes, quelle qu’elle soit, se condensât et se changeât en corps analogues à notre planète et à notre soleil ? Il semble bien que toutes les comètes reçoivent leur lumière de cet astre, au moins en partie. Les quatre comètes périodiques, celles de Halley, de Encke, de Biéla et de Faye dépendent de notre système, puisque le soleil est aussi un des foyers de leur ellipse. La plus éloignée des quatre ne dépasse que de très peu l’orbite de Neptune, tandis que la plus proche passe moins loin du soleil que notre terre. Il n’est donc pas probable que les comètes soient de la matière errante, et qu’elles soient un reste de la nébuleuse primitive. Ainsi l’hypothèse principale s’appuie sur deux hypothèses secondaires, qui ne sont pas absolument vérifiées : à savoir, la nature du soleil à l’origine des temps, et la nature actuelle des comètes.