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forme en étoile. » On ne peut nier que certaines nébuleuses ne se présentent encore à nos instruments sous cette apparence de condensation ; mais depuis 40 ans que Laplace écrivait ceci, l’observation a marché, et bon nombre de ces prétendues nébulosités, qu’on prenait pour de la matière diffuse dans l’espace infini, se sont résolues en étoiles sous l’action de télescopes plus puissants. On peut présumer que les nébuleuses qui apparaissent encore avec l’aspect d’une diffusion lumineuse, se résoudront de même. Les nébuleuses ne sont pas en général de la semence d’étoiles, comme on l’a dit ; ce sont de véritables étoiles « rassemblées en divers groupes, dont quelques-uns renferment des milliards de ces astres », pour emprunter encore les expressions de Laplace[1].

Il est donc peut-être hasardeux de supposer que le soleil ait d’abord été une matière de ce genre, s’étendant non pas seulement au-delà de l’orbe d’Uranus, mais encore au-delà de l’orbe de Neptune ; c’est une conjecture dont il est plus prudent de s’abstenir. Mais si le soleil n’a pas été primitivement ce que l’on dit, les conséquences tirées de cette supposition ne tombent-elles pas avec elle ?

  1. Laplace, Exposition du système du monde, Tome II, page 402, édition de 1824.