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mais, d’une façon plus générale, comment procède la science. Quoiqu’on en ait pu dire, l’esprit humain n’a pas deux méthodes ; surtout, il n’a pas de solutions de continuité. Je ne parle que des races auxquelles nous appartenons, et écartant des races moins heureusement douées, je dis que nous ne formons qu’une seule et même famille intellectuelle avec les Grecs, et que sans eux la science, sous toutes ses formes, serait peut-être encore à naître. C’est la Grèce, la première, qui a conçu l’idée de la science, et qui l’a pratiquée avec un succès, auquel on n’a pas toujours su rendre justice. L’histoire de l’astronomie est fort curieuse ; mais celle de la science l’est encore bien davantage ; et comme l’astronomie se donne, à très bon droit, pour une des sciences qui font le plus d’honneur à l’intelligence humaine, nous pourrons avec sécurité la prendre pour mesure de toutes les autres. Nous trouverons ainsi, dans la loi qui a présidé à ses développements, la loi même de tout savoir humain.

Ajoutez qu’Aristote, de son côté, n’est pas moins digne d’être choisi pour le représentant des connaissances de son âge. Il a su tout ce qu’on pouvait savoir à son époque ; et il a joint à la tradition la puissance de son propre génie, qui, à bien des égards, est le plus grand que Dieu ait jamais fait. Aristote, écrivant un système du monde