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les animaux, c’est la nature du générateur qui la leur donne ; et pour les animaux qui naissent spontanément, c’est le mouvement et la chaleur de la saison qui les font surgir. Quant au froid, il n’est que la privation de la chaleur. § 19[1]. La Nature emploie ces deux agents, qui ont nécessairement la force de produire, l’un tel effet, et l’autre tel effet différent ; mais pourtant, dans les choses qui se produisent en vue d’une certaine fin, l’un de ces agents refroidit, tandis que l’autre échauffe. C’est ainsi que chacune des parties de l’animal s’organise ; et que la chair devient molle en partie, parce que les deux agents lui donnent nécessairement cette propriété, et, en partie, parce qu’elle est faite en vue d’une certaine fin. C’est encore ainsi que le muscle devient sec et contractile, et que l’os devient dur et fragile. La chair, en se desséchant, forme la peau, comme, sur les mets de nos tables, se forme ce qu’on appelle leur croûte. § 20[2]. Non seulement

  1. Ces deux agents. C’est-à-dire : le chaud et le froid. Comme plus haut, toute cette théorie n’est qu’une hypothèse, et un essai d’explication peu vraisemblable. — Chacune des parties… s’organise. C’est au principe vital, plutôt qu’à la chaleur, qu’il conviendrait de rapporter tout le développement de l’embryon. — Devient molle. Ce n’est pas l’action successive de la chaleur et du froid qui peut causer cet effet, non plus que tous ceux qu’on lui prête, sur la formation des muscles et des os.
  2. La peau. Cette explication sur la peau ne vaut pas mieux que les précédentes. — Le visqueux qui n’a pu se vaporiser. Rien dans les faits ne répond à cette théorie et ne la justifie. Il est remarquable que Cuvier, dans son Anatomie comparée, n’ait rien dit de la peau ; voir la 1ere leçon, Économie animale, tome I, édit. de 1800. — Le visqueux est desséché. Ceci n’est pas plus exact que tout ce qui précède. — Comme si la peau venait de cette viscosité. Voir M. G. Colin, Traité de Physiologie comparée, tome II, p. 119, Absorption cutanée, 2e édit. Si ces théories d’Aristote sur la nature de la peau ne sont pas exactes, elles attestent du moins des études bien curieuses.