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peut circuler dans des tuyaux de poteries sèches. Les chairs et les parties qui leur correspondent se constituent sous l’action du froid, et c’est pour cela que le feu les dissout. Quant aux matières en circulation qui sont trop terreuses et qui ont peu d’humidité et de chaleur, elles se refroidissent ; et, l’humidité s’évaporant avec la chaleur, elles deviennent dures et de nature terreuse, comme les ongles, les cornes, les soles et les becs. Ces matières s’amollissent par le feu ; mais aucune ne se fond. Quelques-unes sont solubles dans l’eau, comme les coquilles des œufs. § 17[1]. Sous l’influence de la chaleur intérieure, les nerfs et les os se forment, parce que le liquide se dessèche. Les os ne sont pas solubles par le feu, et ils y résistent à peu près comme l’argile ; car la chaleur développée au moment de la génération les a fait cuire comme dans un fourneau. D’ailleurs, la chaleur ne fait pas la chair ou l’os indifféremment, ni dans un lieu quelconque, ni à un moment quelconque ; mais elle fait ce qui

  1. Les nerfs et les os… Cette explication est purement arbitraire ; et l’on ne saurait voir sur quoi elle s’appuie. — Comme l’argile. Cette comparaison n’est pas non plus fort exacte ; et l’action du feu sur les os est tout autre que sur la terre argileuse. — Comme dans un fourneau. Ces explications toutes hypothétiques se rapprochent trop de celles du Timée de Platon. — Selon le vœu de la Nature. C’est là en effet la vérité ; mais la question est de savoir réellement comment la Nature agit. Au fond, c’est toujours la théorie des conditions d’existence, si admirablement exposée par Cuvier ; voir la préface à l’Histoire des Animaux, pp. CXXIV et CLIX.