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les choses sont toujours ce qu’elles sont, et à trouver là toute l’origine des choses, comme le fait Démocrite d’Abdère, quand il avance qu’il n’y a pas de commencement pour l’éternel ni pour l’infini, que le moyen employé est le seul principe et que l’éternel est infini ; de telle sorte que, selon lui, demander sur ces questions quel est le moyen employé pour atteindre le but, c’est rechercher encore le commencement de l’infini. § 13[1]. Si l’on adoptait cette façon de raisonner, qui dispense ces naturalistes d’étudier le moyen par lequel se font les choses, il n’y aurait plus de démonstration possible de choses éternelles. Cependant, il y a bien des choses éternelles qu’on démontre, soit qu’elles se produisent éternellement, soit qu’elles

  1. Qui dispense ces naturalistes… Au fond, c’est là sans doute la principale objection d’Aristote. Dire que les choses sont ce qu’elles sont, ce n’est pas les expliquer ; c’est simplement les voir ; ce n’est plus de la science. — De démonstration possible. C’est la traduction exacte du texte ; mais ici Démonstration est pris pour Explication. — Une des vérités éternelles. Les exemples cités sont empruntés à la géométrie, où les vérités sont plus incontestables que partout ailleurs. — La cause et la démonstration. En fait, la cause et la démonstration se confondent ici. — De ces vérités géométriques. Le texte n’a qu’un pronom indéfini au pluriel. — Il ne faut pas chercher un principe à tout. Autrement, il n’y aurait rien de démontrable. Les principes doivent être indémontrables, pour qu’avec leur aide la démonstration devienne possible. Cette grande théorie est exposée tout au long dans les Derniers Analytiques, liv. I, ch. II, §§ 6 et suiv. de ma traduction, et passim. — Par une tout autre voie. C’est-à-dire, par intuition ; voir les Derniers Analytiques, liv. II, ch. XIX et dernier. — Il n’y a pas pour lui de démonstration. C’est à cette seule condition qu’il est principe. — Immuables. Et éternelles.