maître qui enseigne est antérieur à l’élève qu’il instruit ; comme la flûte ne vient qu’après celui qui apprend à en jouer ; car des flûtes seraient bien inutiles pour qui ne saurait pas jouer de cet instrument. § 8[1]. Il y a donc ici trois choses à considérer : d’abord le but, c’est-à-dire ce qui, selon nous, est le pourquoi en vue duquel se fait tout le reste ; en second lieu, parmi ces pourquoi et ces buts, vient le principe moteur et générateur ; car ce qui fait et engendre n’est ce qu’il est que relativement à l’être fait et engendré par lui ; en dernier lieu, la troisième chose à considérer est le moyen dont la fin se sert et qui est à son usage. De toute nécessité, il faut donc qu’il y ait d’abord une partie où se trouve le principe du mouvement ; et ce principe devient directement une portion du but, la portion unique et capitale entre toutes. Vient en second lieu, l’être total et le but poursuivi ; et en troisième et dernier lieu, les organes dont ils
- ↑ Trois choses à considérer. L’analyse faite ici peut paraître subtile ; mais elle est fort exacte ; et les trois termes que signale le philosophe sont en effet distincts les uns des autres. — Le but, c’est-à-dire… Il s’agit d’abord de l’espèce, qui doit être celle de l’être engendré ; c’est le but supérieur, auquel tout le reste va se subordonner. — En second lieu. J’ai suivi la leçon adoptée par MM. Aubert et Wimmer, d’après un manuscrit et plusieurs éditions. — Ces pourquoi et ces buts. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — D’abord… L’ordre des trois termes est ici changé, parce que la question est considérée surtout au point de vue de la réalité ; et le principe générateur doit être le premier chronologiquement. — L’être total. C’est l’expression même du texte. L’être total est l’embryon, sorti de l’union des parents. — Dont ils ont besoin. Le texte est tout aussi indéterminé ; et le pluriel dont il se sert doit se rapporter ici, comme dans ma traduction, au mâle qui engendre, et à l’embryon engendré par lui.