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naturalistes anciens ont tâché de nous dire quelle partie vient avant l’autre, sans avoir suffisamment observé les faits tels qu’ils se passent. Pour les organes aussi bien que pour tout le reste, il est bien vrai que l’un se forme naturellement avant l’autre et lui est antérieur. § 6[1]. Mais, Antérieur est un mot qui a plusieurs sens ; et il faut bien distinguer entre la cause finale prise en général, et la cause finale de telle chose en particulier. L’une est antérieure à l’autre, parce qu’elle naît plus tôt ; mais l’autre est antérieure par son essence. La cause finale particulière présente elle-même deux sens distincts : ici l’origine du mouvement, et là le moyen qu’emploie la cause finale pour atteindre un but spécial. § 7[2]. J’entends par là, d’une part, l’être qui engendre ; et d’autre part, l’organisation de l’être engendré. De ces choses, l’une doit nécessairement être antérieure à l’autre ; et l’antérieure est celle qui fait l’action, comme, par exemple, le

  1. Antérieur… a plusieurs sens. Voir la Métaphysique, liv. V, ch. XI, de ma traduction. Ici, cette définition ne paraît pas très nécessaire. — La cause finale prise en général. Le texte n’est pas aussi précis. — De telle chose en particulier. Même remarque. Les formules dont se sert Aristote sont d’une extrême concision, que je n’ai pas cru devoir conserver.
  2. J’entends par là. Le texte grec emploie aussi la première personne du singulier. — Est celle qui fait l’action. Selon la formule aristotélique, c’est l’homme qui engendre l’homme, c’est-à-dire que l’être complet est antérieur à l’être incomplet. C’est le mystère même de la génération. — Comme, par exemple. Peut-être, ces exemples ne sont-ils pas très bien choisis. — Seraient bien inutiles. Aristote s’est encore servi de cette comparaison, dans le Traité des Parties, liv. IV, ch. X, § 14, de ma traduction.