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dans le genre de poissons qui composent les anguilles, et une espèce de muges qui vivent dans les rivières marécageuses.

§ 7[1]. Dans les espèces où la femelle et le mâle sont séparés, il est impossible que la femelle à elle seule puisse produire un jeune complètement formé ; car alors le mâle serait inutile, tandis que jamais la Nature ne fait rien en vain. Aussi, dans ces espèces, est-ce toujours le mâle qui achève et complète la génération. Il y apporte l’âme sensitive, soit directement par lui-même, soit par l’intermédiaire de la semence. Les organes de l’embryon sont en puissance dans la matière, lorsqu’y survient le principe du mouvement, ainsi que, dans les automates bien faits, les mouvements se produisent à la suite les uns des autres. § 8[2]. Quand quelques naturalistes prétendent que le semblable se porte vers le semblable, il faut entendre cette théorie

  1. La femelle à elle seule. Répétition nouvelle de ce qui vient d’être dit déjà plusieurs fois. — La Nature ne fait rien en vain. Grand principe qu’Aristote a formulé le premier, et que la science moderne perd trop souvent de vue. — Achève et complète. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Par l’intermédiaire de la semence. Ceci se rapporte surtout aux poissons, répandant leur laite sur les œufs qu’a pondus la femelle. — Dans les automates bien faits. Aristote s’est souvent servi de cette comparaison ; il est probable que l’ingénieux mécanisme des automates l’avait étonné et charmé : car de son temps, sans doute, ils étaient encore fort nouveaux.
  2. Quelques naturalistes. On peut supposer qu’il s’agit de Démocrite et d’Anaxagore. — Le semblable se porte vers le semblable. La formule est bien vague, si l’on ne cite quelques applications à l’appui ; Aristote semble cependant l’accepter. Il est probable que cette théorie se rapporte à celle qui est déjà critiquée plus haut, ch. VI, § 8, et qui prétendait que les membres du fœtus se moulent sur ceux de la mère. — Le principe de tout le reste. C’est-à-dire, le principe de la vie et du mouvement, communiqué à l’embryon par le mâle, et qui se manifeste en premier lieu par le cœur et ses battements. — Souvent répété. Voir l’Histoire des Animaux, liv. III, ch. II, § 3, n. et passim. Voir aussi dans le Traité des Parties, liv. II, ch. VI, § 4. et ch. 1, § 16.