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et du froid, par lesquels elle développe son mouvement et devient l’une et l’autre dans une proportion déterminée, de même c’est elle qui constitue également, dès le début, l’être que crée la Nature. § 12[1]. L’âme nutritive est la matière même qui fait croître l’animal et qui le détermine tout d’abord, de telle sorte que la force qui le produit se confond avec le générateur primordial. Si c’est bien là ce qu’est l’âme nutritive, c’est elle aussi qui engendre l’être. Elle est précisément la nature de chacun des êtres, qui se retrouve essentiellement inhérente à toutes les plantes et à tous les animaux, tandis que les autres parties de l’âme se trouvent dans tels animaux, et ne se trouvent pas dans tels autres.

  1. Est la matière même. Cette expression ne paraît pas très exacte ; et la force est distincte de la matière, qu’elle transforme. — Le générateur primordial. J’ai admis la leçon proposée par MM. Aubert et Wimmer, et qui seule rend ce passage intelligible. — Qui engendre l’être. C’est exagéré ; la nutrition développe l’embryon ; mais elle ne le produit pas. — Essentiellement inhérente. La faculté nutritive se retrouve en effet dans tous les êtres animés, puisqu’ils ne sauraient vivre sans elle, plantes ou animaux ; c’est une des lois fondamentales de la biologie. — Les autres parties de l’âme. Sensibilité, locomotion, intelligence. Voir le Traité de l’Âme, liv. II, ch. IV, de ma traduction, et passim.