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de la femelle est en puissance ce que l’animal est dans sa nature complète, et que tous les organes s’y trouvent virtuellement sans qu’aucun y soit en fait, que chacun de ces organes se produit. Dès que l’agent et le patient sont en contact, dans le rapport où l’un est agent et où l’autre est patient, et j’entends par là qu’ils se touchent de la manière, dans le lieu et dans le moment où ils doivent se toucher, tout aussitôt l’un est actif et l’autre est passif.

§ 11[1]. On voit donc que la femelle fournit la matière, et que le mâle fournit le principe du mouvement. De même que les produits de l’art sont exécutés par les instruments dont l’artiste se sert, ou plutôt et pour mieux dire, par le mouvement des instruments, ce mouvement n’étant que l’acte de l’art, et l’art n’étant que la forme des choses produites dans une autre chose, de même ici se manifeste la force de l’âme nutritive. De même encore que c’est elle qui produit plus tard, par la nourriture, l’accroissement des animaux et des plantes, en se servant comme instruments de la chaleur

  1. On voit donc… Ce n’est pas la conclusion de ce qui précède mais c’est la théorie ordinaire de l’auteur ; la femelle ne fournit que la partie matérielle ; le mâle fournit la vie. — Dont l’artiste se sert. J’ai ajouté ces mots. — Dans une autre chose. C’est-à-dire, Dans la matière, comme la statue est formée dans le marbre par le sculpteur. — La force de l’âme nutritive. Qui est la première à entrer en action, et qui est la plus indispensable, comme il est dit un peu plus bas. — De la chaleur et du froid. Il semble que c’est la chaleur qui agit à eu près exclusivement. — Dès le début. Il est évident que l’embryon doit être nourri dès le moment même où il a reçu la vie.