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a aussi quelque chose d’approchant qui d’abord se montre sous une apparence laiteuse, de même, dans la matière des animaux, c’est le résidu de l’organisme qui devient la nourriture du fœtus ? Ainsi, l’accroissement de l’embryon se fait par le cordon ombilical de la même manière qu’il se fait dans les plantes par les racines, et comme il se fait pour les animaux eux-mêmes, quand ils sont séparés de leur auteur, par la nourriture qu’ils ont en eux. § 10[1]. Nous nous occuperons de tous ces détails lorsque le moment en sera venu dans nos études. Pour l’instant, il suffira de dire que la division des membres ne se produit pas de la manière que supposent quelques naturalistes, qui croient que le semblable va nécessairement au semblable ; car, sans parler de bien d’autres difficultés que cette théorie peut présenter, il faudrait, dans cette hypothèse, que chacune des parties similaires se formât séparément : les os se formeraient à part et à eux seuls ; les nerfs aussi, et les chairs également, si l’on admettait cette cause du phénomène. Mais, c’est parce que l’excrétion

  1. Nous nous occuperons… Voir plus loin dans ce livre, ch. IX ; et dans le liv. III, ch. II. Peut-être aussi est-il fait allusion ici au traité spécial de la Nourriture, qui n’est pas parvenu jusqu’à nous. — Quelques naturalistes. Sans doute, Démocrite, nommé un peu plus haut, § 8, et qui croit que les membres de l’embryon se moulent sur ceux de la mère. — L’excrétion de la femelle. Il semble que l’auteur fait ici à la mère une part beaucoup plus grande que dans toutes ses théories antérieures. — L’agent et le patient. C’est le mâle et la femelle. — De la manière, dans le lieu et dans le moment. C’est le mystère de la fécondation, qui se produit évidemment par un contact, comme le dit Aristote.