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d’où l’embryon tire la nourriture dont il a besoin ; car c’est pour se nourrir que le petit animal séjourne dans les matrices, et non pas du tout, comme le croit Démocrite, pour que les membres du fœtus s’y moulent sur les membres de la mère. On peut voir bien clairement ce qu’il en est dans les ovipares ; les petits prennent leur développement et les divisions de leurs membres dans l’œuf, bien qu’ils soient séparés de la mère.

§ 9[1]. Mais si le sang est la nourriture de l’animal, et que le cœur soit le premier organe où se montre le sang, et si la nourriture doit venir du dehors, on peut se demander, puisque c’est le sang qui nourrit, d’où vient la première nourriture qui est entrée dans l’embryon ? Ou bien, peut-être est-il faux que toute espèce de nourriture vienne toujours de l’extérieur, et peut-être vient-elle immédiatement dans l’embryon, et que, de même que dans les graines des végétaux, il y

  1. Si la nourriture doit venir du dehors. Un peu plus bas, cette opinion est réfutée ; et l’on suppose que l’embryon lui-même peut d’abord se nourrir, sans rien emprunter au dehors. — Dans l’embryon. J’ai ajouté ces mots, qui sont indispensables pour la clarté de ce passage. — Immédiatement dans l’embryon. Le texte n’est pas aussi développé. — Dans les graines. Nouveau rapprochement entre les plantes et les animaux. Mais le germe dans les végétaux semble se nourrir de lui-même plus clairement que l’embryon animal. — Du fœtus. J’ai ajouté ces mots. — Se fait par le cordon ombilical. Ceci paraît en contradiction avec ce qui précède. Si l’embryon se nourrit par le cordon ombilical, c’est par sa mère qu’il se nourrit, et non par lui-même. — Dans les plantes par les racines. Répétition de la comparaison employée plus haut, § 8.