Page:Aristote - Traité de la génération des animaux - tome II.djvu/72

Cette page n’a pas encore été corrigée

hors de la maison. Il faut par conséquent qu’il possède, dès lors, le principe d’où sort plus tard, pour les êtres vivants, l’organisation régulière de leur corps ; car, si ce principe devait lui venir du dehors, pour entrer dans l’embryon à une époque postérieure, non seulement on aurait à se demander à quel moment ce principe pourrait survenir ; mais on peut affirmer qu’il y a nécessité qu’il existe préalablement, dès que chacune des parties de l’embryon vient à se diviser, puisque c’est de ce principe que tous les organes doivent recevoir et leur croissance et leur mouvement.

§ 5[1]. Aussi, n’est-on plus dans le vrai quand on dit, avec Démocrite, que ce sont les parties extérieures des animaux qui se divisent les premières, et que ce sont ensuite les parties internes. Cela est bon à dire quand il s’agit d’animaux de bois ou de pierre ; mais ces animaux-là n’ont pas le moindre besoin d’un principe, tandis que tous les animaux vivants en ont un, et qu’ils l’ont à l’intérieur. Aussi, dans tous les animaux qui ont du sang, c’est le cœur qui apparaît et se

  1. Avec Démocrite. L’erreur de Démocrite est évidente ; car on doit croire que sa théorie est fidèlement reproduite par Aristote. — Qui se divisent. Ou : « Qui s’organisent ». — Cela est bon à dire. Le texte n’est pas aussi net. D’ailleurs, la réponse est péremptoire. — D’animaux de bois ou de pierre. Faits par la main d’un artiste. — Apparaît et se distingue. Il n’y a qu’un seul mot dans le texte. — Qui est le principe des parties similaires… C’est la même opinion que celle des Modernes, qui voient dans le sang le fluide nourricier de tous les organes, et de toutes les parties dont le corps se compose, liquides ou solides ; voir ma Préface au traité des Parties, p. XV, sur l’analyse du sang, d’après Aristote, et d’après la chimie organique de notre temps.