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graines qu’on a semées en terre ; car le principe premier du végétal se trouve aussi dans les semences elles-mêmes. Mais lorsque le principe, après n’avoir été qu’en puissance d’abord, vient ensuite à se diviser, il en sort à la fois la tige et la racine ; et l’on sait que c’est par la racine que le végétal prend la nourriture qui est nécessaire à son développement. De même, tous les organes sont en puissance dans l’embryon à certains égards ; mais c’est surtout le principe qui est près de se manifester. § 4[1]. Voilà comment, en fait, c’est tout d’abord le cœur qui se distingue dans l’animal ; et c’est ce dont on peut s’assurer, non pas seulement par l’observation sensible, qui constate que les choses se passent bien ainsi, mais encore par la réflexion. En effet, quand l’embryon s’est détaché des deux parents, il doit avoir une existence à part et par lui-même, comme doit se suffire un enfant mis par son père

  1. Qui se distingue. Le fait est exact ; et le punctum saliens de l’embryon est le cœur qui commence à battre ; c’est le premier des organes qui se révèle et qui fonctionne. — Dans l’animal. J’ai ajouté ces mots, qui ne sont qu’implicitement compris dans le texte. — Par la réflexion. Qui comprend et qui explique les phénomènes donnés par l’observation sensible. — Comme doit se suffire un enfant. La comparaison est juste ; mais elle paraît d’abord assez inattendue dans le style ordinaire d’Aristote. — Qu’il possède, dès lors, le principe… Autrement, il n’aurait pas la vie, que l’action du mâle a dû lui transmettre. — On peut affirmer qu’il y a nécessité. C’est la raison qui est autorisée à prononcer cette affirmation, indépendamment des faits observés. — Leur croissance et leur mouvement. Il ne faut entendre ici le mouvement que dans le sens de l’accroissement, qui est un genre de mouvement particulier.