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demeurent dans cette condition ; mais, parfois aussi, la matrice attire le sperme à elle au dedans, quand elle est convenablement disposée, et qu’elle est échauffée par l’évacuation mensuelle. Ce qui le prouve, c’est que les compresses mouillées qu’on place dans la matrice, sont sèches quand on les retire.

§ 19[1]. Dans tous les animaux qui ont la matrice sous le diaphragme, comme les oiseaux et les poissons vivipares, il est impossible que le sperme n’y soit pas attiré et qu’il y aille par l’émission. Mais le lieu attire la semence par la chaleur qui lui est propre. L’éruption des menstrues et leur accumulation enflamme la chaleur de l’organe, de même que des vases sans bouchon, si on les emplit d’eau chaude, tirent l’eau à eux,

  1. Les oiseaux et les poissons vivipares. Chez les uns et chez les autres, la matrice n’est pas précisément placée sous le diaphragme, comme le dit Aristote ; mais elle est beaucoup plus haut que chez les quadrupèdes vivipares et que chez l’homme. — Par la chaleur qui lui est propre. Cette cause paraît bien peu probable. — L’éruption des menstrues. Ceci se rapporte à l’espèce humaine, et ne se rattache pas très directement à ce qui précède. — Des vases sans bouchon… MM. Aubert et Wimmer trouvent avec raison que cette expérience n’est pas assez clairement exposée. Il semble qu’il s’agit de vases pleins d’eau bouillante qu’on renverserait, et dont on mettrait le goulot dans un bain d’eau froide, qui monterait dans l’eau chaude, où elle serait attirée. Ce qu’il y a de plus curieux dans ce passage, c’est l’essai d’une expérience pour s’assurer d’un fait naturel qu’on cherche à s’expliquer.